L’interview de Maguy Morin
Dans le cadre de nos actions culturelles solidaires, nous soutenons et œuvrons aux côtés d‘autres associations. Nous avons eu envie de saluer le projet Maison Jeunesse Culture Francophonie, notamment porté par Maguy Morin.
Vous allez le comprendre en lisant ces lignes, nos valeurs se font écho.
Juliette Elamine, a choisi de s’impliquer à aux côtés de Maguy Morin dans ce projet MJCF, à travers des interventions entre France et Liban.
Tous ensemble, les acteurs de ce projet réfléchissent aux actions à développer, avant même l’ouverture des portes de cette belle maison...nous l’espérons, à la fin du printemps prochain !
Voici l’intégralité de l’interview passionnante menée avec Maguy Morin. Elle est le fruit d’échanges longs de plusieurs mois et nous y croyons, le début d’une belle collaboration entre La MJCF et le Cèdre Solidarity.
Maguy, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre association L’Education Généreuse ?
Je suis une ancienne doctorante qui a élu domicile en France et fait carrière à l’Education Nationale. Je suis présidente fondatrice de l’Education Généreuse et présidente de Rencontres Université, une association de formation continue pour les Seniors. Je suis également active dans d’autres associations œuvrant pour la Jeunesse et la Culture.
Lorsque j’ai crée l’Education Généreuse, la société n’était pas en manque d’associations ; mais de la place où je suis et avec l’expertise que j’ai du domaine éducatif, je ne pouvais me résoudre à être spectatrice. La société est fragmentée et souvent, la gravité des fissures est inversement proportionnelle au niveau d’étude et d’instruction. Je crois qu’à travers les échanges construits, les débats d’idées, les confrontations intelligentes, l’appropriation d’une langue et de valeurs communes, nous pouvons collectivement ancrer une paix sociale fondée.
Qu’est-ce que le projet MJCF que vous êtes en train de créer ?
La MJCF est la Maison de la Jeunesse, de la Culture et de la Francophonie au service de six communes perchées sur les premières collines de Beyrouth.
Le projet est à la fois simple et profond. C’est un projet familial que nous concrétisons à travers trois associations : Energis Libani et l’Education Généreuse en France, et Almada Energis au Liban.
Le projet remonte à notre histoire personnelle. Ayant fait nos études dans les écoles françaises de Beyrouth nous sommes très attachés à la culture et la langue françaises. Nous maîtrisons l’arabe et apprécions beaucoup cette belle langue mais l’arabe est déjà acquis pour les libanais. Le français, qui était LA langue étrangère, est concurrencé par l’anglais à une vitesse déconcertante.
Nous connaissons les effondrements successifs du Liban sur tous les plans et leurs conséquences désastreuses ; la désertion du territoire par une jeunesse assoiffée d’horizons prometteurs d’avenir est un problème majeur. Nous voudrions rouvrir un champ culturel et linguistique français injustement fermé pour cet ensemble de communes. Le français hors les murs de l’école est un objectif que nous partageons avec l’Institut français du Liban. Nous sommes confiants et nous nous appuyons sur le soutien de l’Institut Français afin de coordonner nos événements et optimiser notre coopération. Par ailleurs, nous programmons bien entendu nos propres actions dans le domaine de la citoyenneté, de l’orientation, de l’écologie, de l’égalité, etc. La Fête de la musique est devenue un rendez-vous annuel pour la population et le cinéma en plein air a inauguré sa première à la fin août 2023.
Qui sont vos partenaires dans ce projet ?
Energis Libani est l’association porteuse du projet auprès des instances françaises.
L’Education Généreuse est impliquée dans la programmation des activités et des événements et Almada Energis est le gestionnaire local de la MJCF. Nous travaillons et échangeons ensemble en permanence.
Les objectifs de l’Education Généreuse sont en premier lieu éducatifs et culturels. L’association apporte du soutien scolaire, un conseil parental, une aide à la rédaction de CV et des cours de FLE et langues étrangères y compris l’arabe, tout niveau. L’activité phare reste le Café littéraire que j’organise régulièrement à Paris. Celui du mois de mars est toujours dédié à la Fête de la langue française et de la francophonie.
Sur le plan institutionnel, en France nous avons le soutien de la Région ile de France, de la ville de Paris et d’une bibliothèque qui nous réserve pas mal de livres. Au Liban, nous avons bien évidemment procédé aux autorisations légales nécessaires, nous avons un partenariat avec l’Institut français, les municipalités des communes concernées plébiscitent le projet. Enfin, nous travaillons à la recherche de mécènes qui permettent de couvrir les frais constants de fonctionnement.
Quels sont les objectifs et différents projets de la MJCF ?
L’objectif est double :
fournir un service concret et facilement exploitable : offrir à la jeunesse un espace bureautique équipé avec Internet illimité et où il est possible de faire de la recherche, écrire, imprimer et communiquer.
développer la langue française et le goût de la lecture. Mais pas que cela… La part de la construction de la pensée critique, de l’éveil, de la citoyenneté, de l’égalité homme femme sera au cœur de nos activités.
La MJCF est une Maison où l’on vient apprendre, découvrir et comprendre, à travers les livres mis à disposition, les ateliers ciblés et les événements ponctuels. Nous souhaitons que ce lieu devienne un point de rencontre pour tous les curieux de l’esprit !
Comment pouvons-nous vous soutenir ?
Toute aide est bienvenue surtout que nous sommes à la mise en place du projet. Tout est à construire, tout est à créer ! L’aide peut être dans une contribution financière pour l’achat d’équipements ou de mobilier, elle peut être dédiée au fonctionnement(charges locatives, abonnements, papiers, encre? etc. ) ou à la part salariale (intervenant qualifié, gestionnaire, etc.).
On peut aussi aider en donnant de son temps surtout si on est français ! Le bénévolat d’un natif français permet non seulement d’enrichir l’offre du centre mais est en lui-même une belle leçon de citoyenneté et d’amitié entre le Liban et la France !