Abécédaire libanais n°4

Sarah Anthony revient avec un nouvel abécédaire du Liban !

Retrouvez les précédents abécédaires de Sarah dans la rubrique Culture de notre Blog !

F comme Fairuz

Fairuz, Fairouz, Fayruz, Fayrouz… les transcriptions de l’arabe sont multiples, mais il n’y a pourtant qu’une seule artiste, qu’une seule femme derrière ce pseudonyme. Née en 1934, de son vrai nom Nouhad Haddad, Fairouz est l’une des plus grandes chanteuses libanaises. Mondialement connue, elle rayonnera au panthéon des grandes stars arabes, et sa musique traversera aussi bien les frontières que les décennies. Derrière son nom de scène se cache une pierre et une couleur, puisqu’en arabe, fairouz, c’est tout simplement la turquoise. La chanteuse commence sa carrière en 1957 et très vite apporte dans son style oriental des influences latines, puis plus tard, issues du jazz. Parce qu’elle s’adresse à tous, Fairuz est appréciée d’un public aux styles de vie et religions variées. Artiste prolifique, son dernier album est sorti en 2017. Tout au long de son impressionnante carrière, Fairuz a chanté son amour pour son pays. 

F comme Foul 

Dans certains restaurants libanais, vous trouverez au menu du foul, un plat à base de fèves (foul signifie fève en arabe), populaire dans plusieurs pays d’orient, notamment en Egypte. Au Liban, on prépare le foul avec de l’ail, du citron, de l’huile d’olive et de la menthe, et souvent, on l’associe avec des pois chiches. On l’appelle Foul moudammas et ce plat très nourrissant peut se déguster toute l’année, même si en hiver, on le préfèrera chaud et en portions plus généreuses, par rapport à la saison estivale où l’on le consomme souvent plus léger.

L comme Litani

Fleuve du Liban, le Litani, long de cent-quarante kilomètres, traverse la plaine fertile de la Bekaa. Ce fleuve important, qui a parfois été l’objet de convoitises politiques et militaires, représente une source d’eau certaine pour le pays. Sous la gestion humaine, le Litani a beaucoup changé, et ce dès 1959, avec notamment la construction d’un barrage, mais aussi la naissance d’un lac, le Qaraoun. Aujourd’hui, le Litani a besoin de protection contre la pollution industrielle dont il fait l’objet. Comme de nombreux autres sources d’eau en orient, il est aussi en proie à la sécheresse. 

M comme Mahjar 

Mahjar ou Al-Mahjar désigne de façon littérale, en arabe, un pays où l’on émigre. Pourtant, lorsqu’on évoque le concept du Mahjar, c’est à une diaspora culturelle que l’on fait référence. Le Mahjar, ce peut-être la rencontre littéraire entre l’orient et l’occident. A la fin du XIXème siècle, de nombreux Libanais, Syriens et Palestiniens quittent leur pays appauvri et rendu délétère par le joug ottoman. Direction l’Afrique, l’Europe, ou encore les Amériques (Brésil, Etats-Unis…). Galvanisés par la découverte d’un nouveau mode de vie en occident, nombres de ces émigrés sont inspirés, notamment à écrire, faisant ainsi évoluer la littérature ancestrale de leur pays en créant des journaux ou des revues de poésie en langue arabe dans leur nouveau pays d’adoption. Ce phénomène, connu sous le nom de Mahjar, a par exemple offert au monde le travail de Gibran Khalil Gibran. 

O comme Oud 

L’oud est un instrument de musique apprécié en orient (à l’origine, il nous viendrait de Perse). Il rappelle un peu une mandoline, ou plutôt un luth, d’ailleurs, il partage avec ce dernier une étymologie commune puisque l’arabe « al-oud » a été transformé peu à peu en « luth ». L’étymologie a copié l’évolution de l’objet : ce sont les ouds des Arabes qui, en Europe, ont inspiré le luth. Instrument à cordes pincées, l’oud produit un son mélodieux et raisonnant très caractéristique de la musique orientale. Souvent très décoré, notamment avec de la marqueterie pour les plus beaux exemplaires, l’oud est fabriqué à partir d’un bois de qualité, comme le noyer, le sycomore, l’acajou ou, bien sûr, le cèdre. 












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